Question posée par Madame la Conseillère Laetitia Dehan
Monsieur l’Échevin,
Depuis plusieurs années et surtout depuis quelques mois, les coussins berlinois sont vraisemblablement devenus de plus en plus présents à Charleroi. Les coussins berlinois sont des dispositifs surélevés sur une partie de la largeur de la chaussée qui visent à ralentir les autos tout en laissant le passage libre pour les roues des véhicules plus larges comme les ambulances, bus,…
Lorsque je discute avec des riverains à propos de ces infrastructures les avis divergent souvent. Il y a les défenseurs de ce type d’installation qui souhaitent à juste titre que les véhicules roulent moins vite sur certaines voiries dangereuses et ceux qui en subissent quotidiennement les nuisances.
Trop souvent, ces installations sont implantées trop près des habitations, cela accroit les nuisances sonores et elles deviennent dès lors, le cauchemar de ces riverains.
Par ailleurs, certains articles de presse les qualifient même de danger pour les motards.
Aujourd’hui en France, ces infrastructures se retrouvent dans le viseur de la justice, suite à une plainte déposée par des associations d’automobilistes. Selon ces dernières, les coussins berlinois en caoutchouc seraient dangereux surtout pour les motards. En cause, l’usure que subirait le matériau, qui deviendrait lisse, n’offrant plus aucune aspérité et devenant alors trop glissant.
Quelles sont les caractéristiques des différents types de coussins berlinois installés à Charleroi ? Quel est le cout moyen, une fois installés, de ces différentes infrastructures ? Quelle est la durée de vie de ces installations ?
Pouvez-vous également m’indiquer si ces infrastructures représentent un danger d’accidents supplémentaires pour les motards qui les empruntent ?
Pensez-vous qu’installer ce type d’infrastructure devant des habitations est judicieux ? Quelles solutions pourriez-vous proposer aux riverains impactés par ces installations ? Comment peuvent-ils se faire connaître ?
N’existe-t-il pas d’autres alternatives pour faire ralentir les véhicules sans pour autant créer de nouveaux désagréments vis-à-vis des riverains proches de ces installations ? Dans l’affirmative, pourriez-vous m’indiquer quelles sont-elles et pour quelles raisons ne sont-elles pas (davantage) privilégiées ?
Réponse de Monsieur l’Echevin Xavier Desgain
Madame la conseillère
Je vous remercie de me poser cette question.
L’analyse de la pertinence de l’installation de ce type de dispositif ressort de la compétence des services de Police Mobilité et Mobilité Ville; leur implantation est réalisée par la Voirie, en collaboration avec les deux services précités.
Le syndrome « Nimby » est fréquent lors de la pose des coussins berlinois. L’ensemble des riverains d’une rue réclame leur pose mais pas devant chez eux. Ce qui pose d’évidents problèmes lorsque toute la voirie est bordée d’habitations.
L’implantation doit se faire en respectant les règles du « Code du Gestionnaire » qui impose les distances à respecter par rapport à la bordure de chaussée, entre les coussins, par rapport au virage et carrefour existant,…. la présence d’un point d’éclairage, des accès garages des riverains.
L’ensemble de ces prescriptions rend parfois difficile le choix de l’implantation.
Les coussins sont composés de béton préfabriqués et conformes aux normes existantes (au niveau des dimensions des coussins et des rampes). Sur le territoire de la Ville de Charleroi, il ne subsiste que quelques coussins synthétiques qui sont amenés à disparaitre.
On estime le coût de la pose d’un coussin, sans autres aménagement particulier, à environ 5000 euros.
La durée de vie est estimée à plusieurs années voir dizaines d’années.
Il existe d’autres dispositifs comme les casse-vitesses sinusoïdes. Ceux-ci demandent des aménagements de trottoirs importants et des aménagements au niveau de l’écoulement des eaux car ils sont établis sur la largeur totale de la route. Ils sont donc plus coûteux à l’achat et beaucoup plus coûteux à la mise en œuvre. Ils ne solutionneront pas les nuisances sonores puisque au droit de ces dispositifs il y a un phénomène de décélération et d’accélération au vu de l’obstacle présent.
Actuellement, le coussin berlinois reste donc une solution fonctionnelle et peu onéreuse, tout en restant efficace, pour faire baisser la vitesse dans une artère et ainsi augmenter la sécurité de tous ses usagers : piétons, cyclistes, motards, automobilistes. Nous restons attentifs aux innovations techniques qui pourraient encore améliorer la sécurité tout en diminuant les nuisances actuellement induites par les coussins berlinois. Le recours à des casse-vitesse sinusoïdes, même s’ils sont plus onéreux et plus compliqués à installer, pourrait, surtout dans les zones résidentielles où le problème des passages de bus ne se pose pas, être accentué. Le prochain marché stock des accessoires de voirie intégrera justement une plus grande variété de dispositifs ralentisseurs de vitesse, dont des casse-vitesse sinusoïdes préfabriqués à poser sur la voirie permettant d’en réduire le coût de mise en œuvre, ce qui permettre d’apporter des solutions là où le placement de coussins berlinois s’avère difficile.
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